L’expatriation aux Etats-Unis, oui mais à quel prix ?

Aujourd’hui on sort du glamour, des palmiers et de la vie idyllique que je semble vivre aux Etats-Unis, pour évoquer un sujet qui commence à me peser au quotidien et que j’aimerais partager avec vous. Vous êtes de plus en plus nombreux a me suivre sur les réseaux et à partager mon quotidien de rêve, cependant j’aimerais rétablir plus ou moins la réalité (non pas que je m’invente une vie attention) sur l’expatriation aux Etats-Unis.

Je ne veux pas faire des généralités, je sais que vous êtes également nombreux à me soutenir et je vous en remercie, par contre il y a également cette autre partie encore un peu insouciante de la vie d’expat, des risques et des mauvais côtés qu’elle peut engendrer.

Non je vous rassure ce ne sera pas un article en mode bureau des pleurs mais plutôt une description sincère de ce qu’on peut ressentir au quotidien.

Evidemment chaque expatrié a ses propres soucis, sa propre façon de vivre et surtout sa propre façon de gérer la situation. Moi c’est plutôt les chouineries (et je m’excuse d’ailleurs auprès de mes proches qui doivent subir ça un peu (trop) régulièrement. ) mais je vais essayer d’expliquer mon ressenti de cette face cachée de l’expatriation.

Cet article sera sûrement très décousu et j’écris un peu au fil de mes pensées donc vous excuserez le manque de construction !

Vous, ce que vous voyez, ou imaginez, c’est que nous vivons de palmiers, de couchers de soleil et de stars à tout les coins de rue. Alors oui, nous vivons bel et bien avec le soleil au quotidien, les palmiers à tout va et les couchers de soleils à couper le souffle, et alors ? Vous avez bien la Tour Eiffel et les croissants, ce n’est pas pour autant qu’on ne vous entend pas râler !

Je suis venue à la base étudier à UCLA, j’ai eu cette chance mais j’ai aussi pris le risque de partir avec une valise, mon doudou et pas grand chose d’autre pour réaliser mon rêve. 3 ans plus tard, je suis confrontée à une nouvelle vie, une dépendance à l’immigration, cette envie de rester, de vouloir construire quelque chose dans un pays ou la culture m’échappe encore un peu, tout en se sentant parfois un peu seule, sans vraiment savoir ce que demain sera fait.

Cette peur du non lendemain, de l’avenir incertain

Oui on l’a choisie cette vie, merci on sait.
Je suis d’ailleurs la pire pour parler de ça, car j’ai décidé de partir, pour rentrer et revenir. Mais ça ne veut pas dire que tout est maintenant plus simple.
Ce qui est dur, c’est qu’on ne sait tout simplement pas pour combien de temps on va rester.
Tout est question de visa, de paperasse, de calculs et d’organisation, et encore ça ne fait pas tout. Beaucoup sont loin d’imaginer ce qu’une expatriation et ce qu’un visa implique. Il y a des avocats, des frais et surtout des loteries qui décident de votre avenir.
Ce n’est pas parce que vous avez envie de rester que vous le pourrez malheureusement. Et ça, au quotidien ça pèse.
Car oui on essaye de se projeter, prendre un appartement, … Mais a chaque fois c’est la même chanson. Et si on a pas le visa ? Et si on perd notre boulot ? Car oui ici perdre son travail, ce n’est pas juste se retrouver au chômage. C’est aussi avoir 30 jours pour dire au revoir et merci (Ne pas faire de généralités, tout dépend de votre visa EVIDEMMENT). Du coup ça devient difficile de construire quelque chose. On évite les dépenses déco, car on a toujours un coin de sa tête qui se dit qu’au final c’est peut être pour quelques mois et que ça ne vaut pas le coup.
Du coup on vit un peu au jour le jour, on « go with the flow » comme ils disent ici, on voit ses amis en France s’engager dans des CDI, devenir propriétaires, et nous on est là, à ne pas vraiment savoir ou on sera dans 6 mois.

Les relations, ça s’en va et ça revient : la solitude

Quand on choisi de s’expatrier, on prend déjà le risque de repartir à 0 dans une ville ou l’on ne connaît personne. On doit tout reconstruire et croyez moi ce n’est pas évident, encore moins à LA. Comme je l’avais dit dans de précédents articles, se tisser des amitiés (sincères) avec des américains est loin d’être évident. Du coup on s’oriente naturellement vers les expatriés qui vivent la même expérience que nous. Le problème c’est qu’ils vont, qu’ils viennent et il y a des moments ou l’on se retrouve tout simplement seul.
Comme on a du mal à se projeter, forcément on essaye de profiter au maximum de chaque instant, et forcément, les sentiments sont décuplés (oui je me crois dans Secret Story, mais la métaphore n’est pas si bête que ça !) alors on s’attache, vite, trop vite et quand les gens partent, forcément, ça fout un coup au moral.
Evidemment on a toujours un petit cercle d’amis, nos proches en France, mais on a tendance à vite se sentir seul.

La culture américaine

Oui elle m’a fascinée et me fascine toujours autant cependant on ressent de vraies différences, j’en parlais déjà dans mon article sur les rencontres à Los Angeles, leur façon de vivre est certes très occidentalisée mais reste différente et au quotidien croyez moi on sent la différence. Je sais que beaucoup viennent pour quelques jours de vacances et ne s’en rendent pas forcément compte mais croyez moi les différences sont bien là. Evidemment il y du bon (je note par exemple leur patriotisme, leur positivité ambiante, leur politesse) mais aussi du moins bon, notamment de l’hypocrisie, beaucoup d’égoïsme et surtout une autre manière de penser.
Alors oui c’est vrai, on a décidé de partir, donc on s’adapte, du mieux qu’on peut, mais parfois on se sent incompris, malgré les efforts qu’on peut faire pour s’intégrer.

Pour finir sur une touche positive, je tiens à dire que je suis reconnaissante de la chance incroyable que j’ai de pouvoir vivre cette expérience, et surtout de la partager avec les personnes qui m’entourent, mes parents, ma famille, V, et mes amis, ici mais aussi ceux au quatre coins de la planète. Je vous aime.

 

Pour me suivre au quotidien, vous pouvez me retrouver sur Instagram, Twitter et Snapchat (@carolineszpira)

17 Comments

  1. December 13, 2015 / 5:50 pm

    MERCI! C’est un des types d’article que je prépare, il y a tellement de bloggueurs qui viennent avec le visa mari/femme, n’ont pas besoin de bosser et on beaucoup de choses préparées par l’entreprise qui les embauche, mais on oublie beaucoup trop ces autres expats, on est venu avec un visa étudiant, on passe par pas mal de galères et on vit dans l’inconnu. Bon moi j’ai de la chance je suis mariée maintenant mais quelle galère le début même si on vit une expérience inoubliable! Je trouve ca bien que tu parles de l’autre facette de l’expatriation car beaucoup tombent de haut en venant comme nous, car ils pense que toutes les expatriations sont pareilles. Merci et bon courage!! (t’inquietes pour les potes américains moi j’en ai pratiquement pas ici lol hypocrisie power vers chez moi! lol)

    • Caroline Szpira
      December 13, 2015 / 7:20 pm

      Merci beaucoup, ça fait du bien de se sentir enfin comprise ! Des bisous !

  2. SAndrine
    December 13, 2015 / 6:15 pm

    Bonjour Caroline,
    Oui, Je crois que tu as tres bien decrit Notre situation aux Etats-Unis.
    Tout est decuple car on vit Au jour le jour. On ne sait pas ce que nous reserve l’avenir. Que ce soit en raison de Notre statut vis a vis de l’immigration, de la de sante qui peut aussi faire tout basculer… Il est difficile de tisser de vraies amities, celles sur qui on peut compter. Il s’agit en effet generalement d’strangers ou d’Americains ayant beaucoup voyage. Moi, Je vis a San Diego. J’ai une petite fille née aux Etats-Unis. J’aurais bien continue sur ce theme, mais j’ecris d’une tablette allergique Au Francais. N’hesite pas a m’ecrire Si tu le souhaites ou passes par San Diego! Courage e profite bien de la vie et de la richesse qu’elle te propose!

    • Caroline Szpira
      December 13, 2015 / 7:21 pm

      Merci beaucoup pour ton commentaire Sandrine ! Je serai ravie de venir vers San Diego et pouvoir te rencontrer en personne ! Plein de bonheur à toi et à ta petite fille :). Au plaisir de te lire, Caroline 🙂

  3. December 14, 2015 / 12:25 am

    C’est très bien dit et tellement ça. Les gens en France ne se rendent pas tout le temps et pensent que tout est toujours rose, alors qu’au final il y a aussi les petits soucis de la vie ici aussi. J’ai beaucoup aimé le passage sur la déco ahah, j’ai toujours l’impression que ça ne vaut pas le coup alors je fais sans x) Bon courage en tout cas !

  4. lucile
    December 16, 2015 / 1:07 am

    Bien que chaque expérience et situation soit différente, tu as vraiment bien resumé et décrit les ressentis qu’on peut avoir en tant qu’expatrié. On en avait déjà parlé plusieurs fois et on s’est justement retrouvé sur ces points.

    Ce sentiment d’incompréhension, d’instabilité, de solitude et d’incertitude constante peut être très pesant à la longue. Certes c’est un risque qu’on prend mais on est y pas préparé psychologiquement. Pourtant je m’étais préparée à beaucoup de choses des années avant de partir mais pas à ça. Certes on peut rentrer en France quand on le souhaite, mais ce n’est pas parce que ça va mal qu’on veut rentrer en France. Et ça pose d’ailleurs souvent une énorme remise en question sur soi et du pourquoi on est là. Puis d’ailleurs, certains de ces ressentis peuvent meme continuer au retour car on reste expatrié dans l’âme. Tout ça reste des choses de la vie mais qui s’ajoutent quand on est expatrié et bien souvent difficile à en parler.

    En tout cas, c’est vraiment super que tu en parles car j’aurais aimé pouvoir y être préparé a l’époque et j’espère que ca aidera beaucoup de gens. Pour ma part, je n’ai jamais trouvé le moyen de m’exprimer sur le sujet et meme avec des expériences différentes, je m’y retrouve complètement. Alors vraiment Merci et je pense fort a toi <3

    • Caroline Szpira
      December 16, 2015 / 6:14 pm

      Merci pour ton commentaire Lulu, si il y a bien une personne qui peut comprendre, je pense que c’est toi !
      Effectivement on crée ce sentiment de vie de rêve à travers des palmiers et des premières de cinéma, car en même temps tout ce qui est lié à l’immigration parait si inintéressant et surtout incompréhensible à moins d’avoir le nez dedans. Je pense qu’on peut être fières de nous. Fières de tout ce qu’on a pu accomplir jusqu’à maintenant. Bon je reste sur cette note et on se retrouve en privée pour la suite eheh ! Des bisous <3

  5. AnneKatel
    December 16, 2015 / 3:36 am

    Je te rejoins aussi complètement sur la déco même si je pense que tu peux l’avoir dans n’importe quel logement que tu loues. En tout cas, nous venons juste d’acheter la maison que nous étions en train de louer (même avec un visa) et des que l’on a le temps on va accrocher nos tableaux aux murs !!!

  6. December 17, 2015 / 4:52 pm

    Heyy Caroline ! Je viens de faire un tour sur ton blog et suis tombee sur cet article. (sorry pour les accents mais clavier qwerty!). En tout cas sachez qu’au Mexique, c’est la meme chose! Ayant suivi mon copain qui fait ses etudes, je me sens assez seule et je n’ai pas vraiment d’occasion de rencontrer des gens. Sauf quand on sort mais comme tu l’as si bien dit, on a jamais de nouvelles une fois la soiree over! C’est vraiment le truc qui me manque ici, des amis! Donc oui c’est bien beau les palmiers et les mojitos en bord de plage mais quand on a personne avec qui les partager… Evidemment je suis chanceuse on est deux avec le cheri mais ce n’est pas bon de tout le temps etre colles! On essaie de voir d’autres personnes (lui a des potes francais de la fac) mais moi pas une amie fille en vue ^^ Bref nous avons pu faire quelques bonnes connaissances, mais effectivement le manque des vrais amis et de la famille se fait ressentir, surtout en periode de fetes! Bsx bonne continuation!

    • Caroline Szpira
      December 17, 2015 / 5:05 pm

      Et c’est pour ça qu’on créé des liens d’amitié avec des copines expat dans le monde entier ! Merci de me lire en tout cas ça fait toujours plaisir :). Bonne continuation et bonne margarita sur ton transat 😉

  7. December 19, 2015 / 9:16 am

    Beaucoup de vrai dans cet article malheureusement, l’expatriation fait beaucoup rêvé aussi parce qu’on en expose que le meilleur (et a juste titre!), mais ça fait du bien de lire un article comme le tien et qui rappelle qu’on est pas les seuls à partager ce sentiment 🙂 !

  8. Claara
    December 23, 2015 / 3:17 pm

    Ton article est très intéressant. Je rêve de venir vivre à L.A, moi habitant dans un département paumé de France, la Mayenne. J’y ai passé 2 semaines et j’en suis tombé amoureuse. MAIS je suis consciente que je serais surement pas plus heureuse là-bas car je devrais me confronter à d’autres problèmes (comme tu l’as dit la paperasse, le manque de la famille, quelques plaisirs français ..). Alors ça restera un rêve mais je ne pense pas franchir le cap même si des fois ça me mine le moral ^^

    • Caroline Szpira
      December 25, 2015 / 1:32 pm

      Si c’est ton rêve n’hésite pas à franchir le cap ! Cet article n’était en aucun cas prévu pour démoraliser ou décourager ! C’est juste que je préfère expliquer aux personnes qui souhaitent s’expatrier que dans toute situation il y a du positif comme du négatif, ce que certains ont tendance à oublier ! Si tu as la moindre question, n’hésite pas en tout cas ! 🙂

  9. Hortense
    June 23, 2016 / 8:42 am

    Bonjour Caroline! Je viens de découvrir ton blog, car nous partons avec mon mari dans 1 mois pour vivre à LA pour une durée indéterminée… (visa visa… comme tu l’as si bien dit!). Merci pour cet article et pour le blog en général (mine d’or!), c’est intéressant d’avoir un autre point de vue sur l’expatriation que le côté rose bonbon ambiant (attention je suis toujours motivée, et optimiste hein). J’ai vu que tu travaillais à Santa Monica? Tu habites dans le coin aussi? On va chercher un appartement à SM, ou vers Palms, Culver City car mon mari va travailler au lycée français. Quel quartier conseillerais-tu?
    En tout cas, si jamais tu es dispo à notre arrivée pour prendre un verre, avec plaisir 😉
    Hortense

    • Caroline Szpira
      June 23, 2016 / 10:44 pm

      Bonjour Hortense, Merci beaucoup pour ton commentaire qui me touche beaucoup ! Ca fait toujours plaisir de savoir que ces petits conseils servent 🙂
      Santa Monica est definitivement le quartier le plus sympa selon moi, mais avec evidemment les prix qui vont avec. Culver City est plus residentiel mais avec des prix beaucoup plus abordables !
      Je serai ravie qu’on se prenne un verre a votre arrivee ! Vous debarquez quand ?

  10. August 26, 2018 / 6:17 pm

    “Oui on l’a choisie cette vie, merci on sait” & “Du coup on vit un peu au jour le jour, on « go with the flow » comme ils disent ici, on voit ses amis en France s’engager dans des CDI, devenir propriétaires, et nous on est là, à ne pas vraiment savoir ou on sera dans 6 mois.” : complètement d’accord avec toi, et cela peut poser problème au retour si on rentre d’ailleurs… la réadaptation est plus facile à 23 ans qu’à 30+ (je parle d’expérience;)

    De mon côté j’ai vécu ça à Buenos Aires. Sûrement très différent de LA, mais je me reconnais dans beaucoup de tes mots, merci

    Belle fin de week-end Caroline !

    • August 27, 2018 / 12:36 pm

      Hello Sophie, merci d’avoir pris le temps de me lire et de me laisser ce petit commentaire ! C’est toujours rassurant d’échanger avec des personnes qui “comprennent” peut-être un peu mieux que d’autres ce cocktail d’émotions qui vient avec l’expatriation. J’espère en tout cas que ton retour s’est bien passé ! Plein de belles choses, Caroline

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