Manuel de survie à l’usage du Français à New York

Encore un guest (enfin une), Antonia, une Frenchy expatriée à New-York qui partage avec nous son petit manuel de survie pour les Français à New York avec plein d’humour ! En espérant que ça vous plaise … (On retrouvera beaucoup de similitudes avec les Angelinos d’ailleurs)

Petit manuel de survie à l’usage du Français à New York – by Antonia

Survivre à l’optimisme 

Pour un Français, c’est un constat assez perturbant : le New-Yorkais est résolument optimiste. Des bras aussi largement ouverts à la vie ne peuvent être qu’une provocation, se dit le Français aux inclinations naturellement pessimistes. Mais en fait, non, pas du tout. Le New-Yorkais est fait ainsi. Il voit le verre à moitié plein. C’est déstabilisant au début, mais on s’y fait.

Survivre au supermarché

La caissière vous demandera si vous allez bien. Ce à quoi vous devrez répondre que vous allez bien, et lui demander si elle aussi va bien. Ce à quoi elle vous répondra toujours que oui, elle va bien. Evitez de lui dire que vous n’allez pas bien si c’est le cas, histoire de ne pas casser l’ambiance. Mais si vous avez l’âme d’un aventurier, faites-le : elle fera une moue triste pour signifier son empathie et vous souhaitera d’aller mieux. Puis elle vous demandera si vous avez la carte de fidélité et emballera vos achats dans un minimum de 2 sachets plastique. Cette mesure préventive permet d’éviter que vos achats (un pack de 3 brosses à dents) ne s’éparpillent inopinément sur le trottoir après avoir cédé sous leur propre poids. La sécurité d’abord, la préservation des ours polaires après.

Survivre au travail

Règle numéro un : un Français qui survit aux Etats-Unis est un Français qui joue sa carte “Frenchy”. Pensez-y.

Bon à savoir :le New-Yorkais s’emporte parfois, mais aussitôt levée, la tempête est oubliée, et il retourne vaquer à ses occupations. Ce don spécial lui permet, en outre, de vous injurier au bureau pour des motifs superflus, puis de discuter gaiement du dernier match des Nets de Brooklyn avec ses collègues juste après. Il peut même pousser le vice jusqu’à vous donner une tape amicale dans le dos le lendemain. Soyez assuré, si vous vous trouviez dans ce cas de figure, qu’il a totalement oublié ce qui s’est passé la veille.

Survivre au conflit (en s’inspirant du monde animal)

Si la mangouste peut s’adapter à son environnement pour survivre, alors vous aussi. En cas d’embrouille avec un autochtone, soyez une mangouste : menacez le New-Yorkais de procès. 100% de réussite garantie.

Survivre en amour

Il est possible de “dater” plusieurs personnes à la fois jusqu’à ce qu’une conversation communément appelée “The Talk” vous retire officiellement les cornes que vous portiez sans même savoir que vous les portiez. Pour “dater” aux Etats-Unis, oubliez toute la spontanéité de vos racines latines et soumettez-vous aux règles bien établies du “date”, que vous finirez par maîtriser (quelques crises de nerfs sont cependant à prévoir). A New York, ne tombez amoureux d’un(e) autochtone qu’à vos risques et périls : le New Yorkais a en effet l’embarras du choix et il le sait. Par chance votre accent vous a naturellement donné le monopole du charme. S’il disparaît avec le temps, travaillez pour le conserver et donc garder votre avantage concurrentiel sur le marché.

Survivre en amitié

Apprenez à pratiquer le “hug”. Oubliez les bises, sortez vos bras et faites des câlins à vos potes. Après des années de “hugs” aux accents méditerranéens, avec percutages corporels insensés, et bras qui ne savent pas où se mettre ni dans quel ordre ou dans quel sens, vous saurez enfin “hugger” professionnellement, avec un timing parfait. Bref, vous serez un bon coup, amicalement parlant. Mais c’est comme le vélo, ça s’apprend.

Remarque : le hug dure en moyenne trois secondes. Au-delà, ça commence à être louche.

Survivre au prestige français

Vous vous en rendrez compte rapidement : il existe bien aux Etats-Unis une fascination pour la France. Nos enfants seraient mieux éduqués, plus cultivés, et les Françaises auraient un indéfinissible “je-ne-sais-quoi” qui mettrait les Américaines à l’amende. Grosse pression. Ici, la meilleure chose à faire est de rester vous-mêmes et d’assumer cette supposée supériorité culturelle. Quand un Américain vous dira, les yeux brillants, qu’il se souvient encore du goût des macarons qu’il a mangé à Paris, hochez la tête d’un air entendu.

Survivre aux clichés

“Ratatouille” et “Amélie Poulain” auront causé de sacrés dégâts. On partira du principe, forcément, que parce que vous êtes Français(e), vous mangez du camembert au petit-déjeuner. On tentera de deviner votre consommation quotidienne de baguettes. Vous aurez le choix entre faire barrage contre les clichés ou laisser pisser Mirza. La deuxième option me semble la plus simple. De toute manière, l’Américain ne pourra jamais croire que vous n’êtes pas conforme à la vision Hollywoodienne du Français et vous prendra pour un menteur si vous lui dites, par exemple, que vous ne buvez pas d’alcool. Autant lâcher l’affaire tout de suite.

Antonia

2 Comments

  1. December 23, 2014 / 4:57 am

    J’adore ! Ça ressemble tellement à Toronto !! Leur optimiste est parfois surprenant mais c’est agreable de ne pas entendre râler tout le temps ! Et le date parlons en .. Comme tu dis il faut oublier notre spontanéité et les habitudes sont difficiles a perdre pour ma part ! Superbe article !

  2. Aymeric
    December 1, 2016 / 9:34 pm

    Vraiment excellent haha, surtout la partie avec la caissière et le “hug” ! (il me semble que c’est vrais que la caissière nous pose la question “ça va ?” ? ça va me faire bizarre quand je vais être aux U.S.)

    Je me demande si c’est différent à L.A., je ne pense pas.

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